Aller au contenu

Page:Le Roman du Renart, supplément, 1835.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Comme courouchiés et plains d’ire
A Renart commencha à dire :
Je fis que fol quant tous créoie
Pour ce que plourer tous véoie.
Honnis soit-il qu’en tous se croit
Et qui plus s’i fie qu’il doit.
Quant Thiecelins s’en fu volés
Renars en fu moult adolés
Et moult courouchiés, et plains d’ire ;
Ne sceit que faire, ne que dire.
Lors s’est Renars acheminés
Moult courouciés et aboomés,
Et s’en va par le bois fendant
En une lande, en un pendant,
Par-dessus une fosse oscure,
Là li advint une adventure
De quoy il li annuie et poise.
Il s’en vint à une faloise,
Là rit une chavée roiche.
Renars vint là, et s’en approiche
Pour querre mon, et por savoir
S’il y pouroit repous avoir.
Lors ne soust mot, si s’en avale,
Et se trouva enmi la sale
Dant Ysengrin son annemi,
Quatre Louvias gisent enmi.
Lors se commence à porpenser
Comment il se porra tenser,
Par quel engin eschapera.
Quant il fu hors merci cria,
Et dit bien li est advenu
Quant Ysengrin ne l’a tenu ;