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Pas d’effet sans cause !

Donc, pour être équitable, tête première dans la tinette certains directeurs de journaux, gueux enrichis singeant la noblesse et dont l’exigence n’a d’égale que la mesquinerie.

Par leur propagande, les chambres syndicales libres — celles qui rejettent de leur sein les marchandeurs et pieuvres quelconques — peuvent contribuer à ce résultat : permettre à l’homme de s’arracher aux brutales nécessités du labeur manuel et d’avoir le temps nécessaire à la culture de son intelligence.

Le point de départ est la commandite, en limitant la production et le temps de travail.

Cette réforme sociale est un des embryons du communisme futur.

Elle ne pourrait être en tout cas qu’un faible acompte sur ce que nous exigerons des négriers du patronat au jour de la liquidation définitive.


IV

Pour quelques salariés, qui se prétendent révolutionnaires, le remède serait l’allumette chimique, autrement dit la destruction des docks, bazars et magasins, qui regorgent de vivres, de vêtements et de meubles.

Que ne proposent-ils de détruire les machines ? Ce serait plus simple.

Évidemment, la machine, leurs camarades ou eux-mêmes ont trop produit.

Mais en quoi le moyen précité — l’allumette chimique — avancerait-il la Révolution sociale ? Elle la retarderait plutôt : nombre de chômeurs, pareils à des chiens couchants à qui l’on jette un os, cesseraient alors d’aboyer contre les dogues capitalistes.

Et puis, la pléthore productive renaissant toujours, faudrait-il donc sans cesse avoir recours au truc de l’allumette ?

Ce n’est pas sérieux.

Il est difficile que la crise économique ne s’aggrave pas sous le joug de la féodalité industrielle.