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LA MARIANNE POPULAIRE

DE 1883[1]


REFRAIN

 Va, Marianne,
Pour en finir avec tes ennemis,
 Sonne, sonne la diane
 Aux endormis !

Mon nom, à moi, c’est Marianne,
Un nom connu dans l’Univers ;
Car j’aime à porter d’un air crâne
Mon bonnet rouge de travers ;
Et du peuple robuste fille,
Au jour des fiers enivrements,
Je veux au grand soleil qui brille,
Avoir des mâles pour amants ! (Refrain.)

Arrière donc, race apeurée,
Plats courtisans, vils histrions,
Chacals repus de la curée,
Après la chasse des lions !…
J’eus de tout temps, je vous l’avoue,
La sainte horreur des calotins ;
Mais ces galants crottés de boue
Me font l’effet de cabotins ! (Ref.)

Nom de nom ! faut-il que je voie,
Me faisant encore la cour,
Ce chauve au bec d’oiseau de proie,
Monsieur Vautour, Monsieur Vautour…
Ah ! par le dégoût soulevée,
Pour écraser sous mes talons
L’oiseau rapace et sa couvée,
Je marcherais sur les canons ! (Ref.)

Dur forgeron, batteur sublime,
Noir mineur, du jour exilé,
Marin qui passes sur l’abîme,
Vieux laboureur, père du blé,
À votre appel, mon sein tressaille,
Car de vous tous je suis la sœur,
Car j’appartiens à la canaille,
Et je m’en fais beaucoup d’honneur ! (Ref.)

  1. Texte intégral et primitif, — La musique, avec gravure, est en vente au prix de 25 centimes chez l’auteur, 15, rue Lacepède, et chez le citoyen A. Le Roy.