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C’est à la table égalitaire,
Ton couvert mis dès le matin ;
Et devant l’homme j’y réclame,
Pour mon sexe, la liberté :
Il faut relever dans la femme
L’aïeule de l’humanité ! (Ref.}

Tombez, tombez, vieilles barrières,
Au jour nouveau de la raison ;
Tombez, préjugés et frontières,
Avec la dernière prison !
Puis, ce sera la délivrance,
Œuvre si lente à s’accomplir :
La Bastille de l’ignorance,
C’est la plus dure à démolir ! (Ref.)

Que cette aurore fraternelle,
France, illumine, un jour, ton front,
Et, pour en porter la nouvelle
Aux désespérés qui naîtront,
Mon âme, chantant dans les cuivres,
Joyeuse, éclatera sur eux :
Et ces esclaves seront ivres,
Ivres de mon vin généreux !

Souêtre.
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LOUISE MICHEL ET LE DRAPEAU NOIR

À la Citoyenne Olivier Souêtre.

Vivre en travaillant,
Ou mourir en combattant,

(Lyon, 1831.)

Au jour fatal où sombra la Commune,
Quand notre sang gonflait le vaste égout,
Aussi vaillante au feu qu’à la tribune,
Devant Versailles elle resta debout.
Proscrite au loin, vers de brûlantes plages,
Elle y sema le germe fraternel.
Les plus cruels ne sont pas les sauvages…
Honneur, honneur à Louise Michel !

Le peuple a faim ! sa misère est profonde.
Le riche pousse au sombre désespoir.
Dans les faubourgs où le chômage gronde,
Les affamés lèvent le Drapeau noir !
À ce signal, sortant de sa retraite,
Et pour briser l’esclavage éternel,
Qui donc accourt et s’élance à leur tête ?
C’est elle encor, c’est Louise Michel.

Bravant la Cour, la Jeanne d’Arc moderne,
Du Capital démasque les suppôts,