Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/139

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saire pour apprécier la conduite habile du jeune Stuart ; il lui remit le commandement, et se retirant dans la cabine, il se mit en prières avec les ecclésiastiques.

Une ou deux fois Stuart quittant le pont, courut dire quelques mots d'encouragement à sa tremblante protégée ; puis il retourna à son devoir avec une nouvelle ardeur. Graces à la Providence et aux efforts de notre jeune héros, le Hazard résista à une tempête qui fournit aux matelots plus d’une histoire terrible pour les veillées de leur vieillesse. Frank devint l'objet de la reconnaissance des passagers. C’était à qui lui enverrait les meilleurs vins, les mets les plus délicats, les fruits les plus rares. Il crut fermement, d'après le penchant au merveilleux, naturel à sa profession, que le ciel avait envoyé l’orage uniquement pour disposer tous ces gens à le favoriser ainsi, et lui donner le moyen d'offrir à Perdita une nourriture convenable à sa délicatesse, « de la traiter, » disait-il , « aussi bien que la fille d’un roi le serait dans le palais de son père. »

Cependant il était dans de continuelles alarmes depuis le jour de la tempête. Le contre-maître, qu’il connaissait pour un de ces êtres médiocres