Page:Le Spectateur belge, 1820, tome 11.djvu/301

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dénomination selon la variété des langues, dans lesquels des hommes de toute Religion et de toute secte, affectant une apparence d’honnêteté naturelle, se lient entre eux par un pacte aussi étroit qu’impénétrable, d’après des lois et des statuts qu’ils se sont faits, et s’engagent par serment, prêté sur la Bible, et sous des peines graves, à cacher par un silence inviolable tout ce qu’ils font dans l’obscurité du secret.

Mais, comme telle est la nature du crime qu’il se trahit lui-même, jetant des cris qui le font découvrir et le dénoncent, les Sociétés ou Conventicules susdits ont fait naître de si forts soupçons dans l’esprit des Fidèles, que s’enrôler dans ces Sociétés c’est, chez les personnes de probité et de prudence, s’entacher de la marque de perversion et de méchanceté ; car s’ils ne faisaient point de mal, ils ne haïroient pas ainsi la lumière ; et ce soupçon s’est tellement accru que, dans plusieurs états, ces dites Sociétés ont été depuis longtems proscrites et bannies comme contraires à la sûreté des Royaumes.

C’est pourquoi, Nous, réfléchissant sur les grands maux qui résultent ordinairement de ces sortes de Sociétés ou Conventicules, non-seulement pour la tranquillité des États temporels, mais encore pour le salut des âmes, et qu’ainsi elles ne peuvent nullement s’accorder avec les lois civiles et canoniques ; et comme les Oracles divins nous font un devoir d’advigiler nuit et jour en fidèle et prudent serviteur de la famille du Seigneur, pour que ce genre d’hommes, tels des voleurs, n’enfoncent la maison, et tels que des renards, ne travaillent à démolir la vigne, ne pervertissent le cœur des simples, et ne les percent, dans le secret, de leurs dards envenimés ; pour fermer la voie très-large qui delà pourrait s’ouvrir aux ini-