Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/33

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POÉSIES DES POÈTES DU DAUPHINÉ Elle enchante, rayonne et doucement attache A ce chantre inspiré qui dort dans le tombeau. Si cette fleur suave, ô Seigneur, était née, Pour lui, pour l'enivrer de son divin encens, Mais non, ce n'était pas la même destinée, Et la fauvette ailleurs devait ses doux accents. Plus que tout autre, il est plein de verve charmante, Souple, fin, gracieux et français à la fois; Ah! dans les moindres sons de sa lyre élégante, On reconnaît toujours l'esprit vif du Gaulois. C'est un maître ! et son nom révèle une harmonie, Originale et fière à faire tout pâlir; A ce talent suprême, on voudrait voir unie L'espérance qui doit nous aider à souffrir. Pauvre aigle qui traînais ta grande aile blessée, La déchirant sans cesse aux épineux buissons, Tu mourus jeune encor, mais ton âme froissée Avait vu s'écouler trop de tristes saisons!. . . Oh ! Dieu t'a pardonné pour ta longue souffrance, Pour ce tardif espoir d'un esprit égaré ! Poète malheureux, gloire de notre France, Seul devant l'Eternel, n'avais-tu pas pleuré ? Adèle SOUCHIER.