Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/34

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28 LE SYLPHE DÉCLARATION Certes, celle que j'ai choisie Ferait mourir de jalousie Toutes les sultanes d'Asie Qui portent le royal bandeau, Les plus altières Espagnoles, Les Parisiennes les plus folles, Et les rêveuses qu'en gondoles Venise promène au Lido ! . . . Nulle ne peut lutter contre elle, Car sa grâce, qu'un pas décèle, L'ardeur dont son œil étincelle Charment, d'un coup, le cœur ravi; Car sa main est toute mignonne, Et ses flancs souples de lionne Sont un réservoir où bouillonne Un flot d'amour inassouvi ! Tous les dimanches, à l'église, Derrière un pilier, je me grise D'une mèche brune qui frise Sur les contours de son cou blanc; Et tous les soirs, sous sa fenêtre, Le même frisson me pénètre, Et je sens vibrer tout mon être Aux sons du piano vibrant ! Onledit,quejem'enaffolle!... Tout soin m'est devenu frivole;