Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/48

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LE SYLPHE A PROPOS DE LA GUERRE —►$+— A Maurice Faure. -*- Ami, dit l'enfant prec, dit l'enfant aux yeux bleus, Je veux de la poudre et de» balles, (Les Orientales). V. Hugo. I Oublions les chansons d'amour! laissons les roses S'épanouir au grand soleil ou rester closes! Quand le but est plus grand, l'œil doit monter plus haut. Nous qui n'avions rêvé qu'azur et qu'espérance... Aux armes! aujourd'hui l'on menace la France, C'est de la poudre qu'il nous faut ! Que tous les noirs canons, dressant leurs sombres gueules, — Invincibles lutteurs, jadis gauches et veules — S'ébranlent maintenant comme pour Austerlitz, Que les clairons altiers sonnent une fanfare, Que l'Allemagne ainsi qu'un cheval qui s'effare Frissonne en entendant leurs joyeux hallalis! Marchons sans un retard aux homériques fêtes; Et que les noirs vautours qui planent sur ses faîtes, Poussant leur cri de haine au fond des cieux ouverts, Viennent, sous la clarté des étoiles superbes, Arracher aux vaincus dispersés dans les herbes Les morceaux choisis par les vers! II Sédan ! cité virile ! ô ville au nom sans tâche ! N'ayant jamais porté la marque de ce lâche