Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/50

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44 LE SYI.PHK Ton nom rappellera le triomphe immortel... Et, comme dans les camps la sainte Marseillaise. Ta gloire désormais dans toute âme française Aura son culte et son autel ! 111 Et vous, femmes d'Alsace et femmes de Lorraine. Dont le cœur maintenant ne peut plus se briser, Qui laissâtes vos fils partir l'âme sereine, L'éclair aux yeux et sur le front votre baiser ! Femmes, dont l'infortune est pleine de merveilles, Vous ne répandez point des rieurs sur les tombeaux, Vous honorez les morts du labeur de vos veilles Et parlez de revanche en cousant des drapeaux ! Femmes au cœur loyal, femmes partout bénies. Epouses au front pur, veillez sur les berceaux! Car après le désastre et ses ignominies Il faut, les lions morts, sauver les lionceaux. Il faut que les enfants fassent comme les pères, Mais que plus heureux qu'eux dans un suprême effort, Après avoir chassé les loups de leurs repaires Ils triomphent, si Dieu le permet, de la mort. IV Voilà pourquoi je veux « de la poudre et des balles » Comme cet enfant grec à l'œil chaste et serein, Dont les rêves si purs, divins, par intervalles Après Missolonghi pressentaient Navarin ! 18 Février 1887. Auguste GILLOUIN.