Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/51

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POÉSIES DES POÈTES DU DAUPHINÉ 45 CHANT DE NUITn D'UN AMI DE 1_A NATURE, APRÈS UN JOUR D'ORAGE Quel jour affreux vient de couler dans l'ombre ; Il a rempli tout l'univers d'horreur, Et tour à tour, l'éclair, l'orage sombre, Ont fait glacer nos âmes de terreur. Mais tout se calme; et déjà sur nos tètes L'astre du soir prolonge sa clarté; Et le zéphyr en chassant les tempêtes Fait de la nuit un jour de volupté. Nos premiers ans, de ce jour sont l'image; Nos goûts légers sont comme les antans; Nos passions font promener l'orage Et nos désirs sont d'affreux ouragans. Tout change enfin, vers le soir de la vie ; Un calme heureux succède à tant de bruit. Le matelot sur la mer en furie Jouit bien mieux quand la tempête fuit. Le vrai bonheur se rencontre à tout âge : Chaque saison voit bien quelques beaux jours; Mais pour les voir couler tous sans nuage, Le doux zéphyr doit en régler le cours. D. MORELOT. <••♦•,y (*) Extrait des ii Accès île fièvre d'une Société aiiacrémUique. » An X, 1801.