Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/80

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LE SYI.PHK SIMILITUDE A M. Paul Berthnay. Nul art ne peut arriver à la similitude. Most. Sous les feux dévorants des jours caniculaires, Un serpent affamé, réchauffant ses anneaux, Traîtreusement guettait sur l'arbre deux moineaux Qui fuyaient les ardeurs des lourds rayons solaires ; Rampant, puis s'enroulant autour des arbrisseaux, Humant sa proie, arquant ses larges maxillaires. . . L'un des pauvrets tomba sur ses fines molaires, S'y déchira les chairs et s'y brisa les os. . . Autre oiseau, savourant un soir à ma croisée L'air frais et le bonheur, toi, couleuvre rusée, Tu fascinas mon œil de ton regard vainqueur. Et, dès lors poursuivi par tes charmes perfides, En tombant dans tes bras, de voluptés avides. . . J'y déchirai ma vie et j'y brisai mon cœur. Jean SARRAZIN.