Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/91

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POÉSIES DKS POÈTES DU DAUPHINE 85 NOIR ET ROSE Sous la charmille aux blanches fleurs, ,Dans le grand jardin solitaire, Où nous laissions tous deux nos cœurs Parler d'amour avec mystère. La lune souvent se voilait D'un impénétrable nuage; L'obscurité dissimulait Les bosquets, les rieurs, le feuillage. Tu pressais ma main sans la voir, — Oh! que l'amour est douce chose! — Car si le ciel était bien noir, Dans nos deux cœurs, tout était rose! Un soir, le tonnerre grondait, Les éclairs déchiraient la nue Et la tempête préludait Sur les arbres de l'avenue, Je me pressais fort contre toi Afin que ton bras me soutienne, Mais tu riais de mon effroi Et ta lèvre frôlait la mienne. La nuit m'empêchait de te voir; Mais je sentais — ô douce chose! — Que si le ciel était bien noir, Dans nos deux cœurs, tout était rose!