Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/93

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POÉSIES DES POÈTES DU DAUPHINÉ 87 TOUSSAINT A C. Niemand. Le ciel est d'un gris sombre, et la brise d'automne Dépouille lentement les arbres de nos bois : Ecoutez, en tombant, plus d'une feuille entonne Un hymne de regrets aux beaux jours d'autrefois!... Fauvettes, rossignols, privés de leur ramure, Ont dirigé leur vol vers des climats meilleurs; L'hirondelle est partie, et son triste murmure, Jeté comme un adieu, m'a fait verser des pleurs. . . Dans les jardins jaunis, quelques pauvres fleurettes Penchent, en soupirant, leurs fronts pâles flétris : Ah! ce n'est plus le temps des folles amourettes Où l'on cueillait leurs sœurs avec de joyeux cris !... De l'église là-bas, les vieilles cloches sonnent. . . Pour semer dans les cœurs de passagers remords, Dans les airs effrayés lugubrement résonnent Ces quatre sombres mots : N'oubliez pas vos morts!... Hélas! si par malheur, sur cette étrange terre, Il en est qui, des leurs, ne se souviennent pas, Vers une tombe, ami, modeste et solitaire, Chaque jour, recueilli, j'aime à guider mes pas. . .