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voient canonisés et mis au rang des Dieux[1]. Votre nation, leur dit-il, a-t’-elle ce pouvoir de faire Dieu qui bon lui semble ? Si cela est, faites-en pour voir l’un d’entre vous, et puis quand j’aurai vû comme il s’en sera trouvé, je vous dirai grand merci de votre offre[2]. Les Égyptiens défendoient sur peine de la hart que nul eut à dire que Sérapis et Isis, qui étoient leurs Dieux, eussent autrefois été Hommes : et nul n’ignoroit qu’ils ne l’eussent été. Et leur effigie représentée le doigt sur la bouche signifioit, dit Varron, cette ordonnance mistérieuse à leurs Prêtres de taire leur origine mortelle, comme par raison nécessaire, afin de ne point anéantir leur vénération[3].


VIII.
Origine de l’idolatrie.

On dit que le premier inventeur de ces fausses Divinités fut un nommé Ninus, fils de Belm, premier Roi des Assiriens, (environ le tems de la naissance d’Isaac, vers l’an du monde selon les Hébreux 2101) qui, après la mort de son Père, lui érigea une idole, qui prit peu après le nom de Jupiter, et qu’il voulut

  1. Ess. de Montag. pag. 498.
  2. Ess. de Montag. pag. 485.
  3. Les Chrétiens sont dans des sentimens bien contraires ; ils font gloire de prêcher la naissance et la mort de leur Dieu Christ.