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les ressorts de la fine politique des Hommes et qui connoissent les ruses et les artifices dont les imposteurs sont capables de se servir pour venir à bout de leur dessein, ce n’est plus pour eux un sujèt d’étonnement. Ils sont revenus de toutes leurs finesses et de toutes leurs subtilités. Ils savent d’un côté ce que l’orgueil et l’ambition sont capables de faire dans l’esprit des Hommes. Ils savent d’un autre côté que les Grands de la Terre trouvent toujours assez de flateurs qui par des laches complaisances approuvent tout ce qu’ils font et tout ce qu’ils ont dessein de faire ; ils savent encore que les imposteurs et les Hypocrites emploïent toutes sortes de ruses et d’artifices pour parvenir à leurs fins, et enfin ils savent que les peuples étant foibles et ignorans, ils ne sauroient voir ni découvrir par eux-mêmes les ruses et les artifices dont on se sert pour les tromper, et qu’ils ne sauroient résister contre la Puissance des Grands qui les font plier comme ils veulent sous le poids de leur autorité et c’est justement par ce moïen-là, c’est-à-dire par l’autorité des Grands, par les laches complaisances des Flateurs, par les ruses et les artifices des imposteurs, et par l’ignorance et la foiblesse des Peuples, que toutes les erreurs, toutes les idolatries et toutes les superstitions se sont répanduës sur la Terre, et c’est par ce même moïen-là qu’ils s’y maintiennent et qu’ils s’y fortifient encore tous les jours.

Mais rien ne prête plus beau jour à l’imposture et aux progrès qu’elle fait dans le monde que cette avide curiosité que les peuples ont ordinairement d’entendre parler des choses extraordinaires et prodigieuses, et