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Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/139

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rité : ce qui certainement ne seroit point, s’il y avoit de part ou d’autre des raisons, c’est à dire des preuves ou des témoignages clairs, sûrs et convaincans d’une institution divine. Car, comme il n’y a personne dans aucun parti, ni dans aucune secte de Religion, (je dis personne de ceux qui sont sages et éclairés et qui agissent de bonne foi) comme il n’y a, dis-je personne de ceux-là qui prétende soutenir et favoriser l’erreur et le mensonge, et qu’ils prétendent au contraire chacun de leur côté soutenir la vérité, le véritable moïen de bannir toute erreur, et de réunir tous les hommes en paix dans les mêmes sentimens et sous une même forme de Religion, seroit de produire ces preuves et ces témoignages clairs, sûrs et convaincans de la vérité, et de leur faire voir par cette voie, que c’est une telle ou telle Religion qui est véritablement d’institution divine, et non pas aucune des autres. Alors chacun ou au moins toutes les personnes sages se rendroient à ces clairs et convaincans témoignages de vérité, et personne n’oserait entreprendre de les combattre, ni soutenir le parti de l’erreur et de l’imposture qu’il ne fut en même tems convaincu par des témoignages clairs, sûrs et convaincans d’une vérité contraire. Mais comme ces clairs, sûrs et convaincans témoignages d’une institution divine, ne se trouvent dans aucune Religion et qu’ils ne se trouvent pas plus d’un côté que de l’autre, c’est ce qui donne lieu aux imposteurs d’inventer et de soutenir hardiment toutes sortes de mensonges et d’impostures ; c’est ce qui fait que ceux qui les croient aveuglement, s’opiniâtrent si forte-