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l’avantage que l’on pouroit tirer de tous ces prétendus motifs de crédibilité se trouve à peu près également dans toutes les Religions. C’est ce qui a donné lieu au judicieux Montagne[1] de dire » que toutes aparences sont communes à toutes Religions : espérance, confiance, évênemens, ceremonies, pénitences, martyrs etc.[2]. Dieu, dit-il, recevant et prenant en bonne part l’honneur et la réverence que les humains lui rendent, sous quelque visage, sous quelque nom et en quelque manière que ce fut. Ce zèle, dit-il, universellement a été vû du ciel de bon oeil. Toutes Polices, ajoute t-il, ont tiré fruit de leur dévotion.”

Les Histoires païennes reconnoissent, dit-il, de la dignité, ordre, justice et des prodiges et des oracles emploïes à leur profit et instruction en leurs Religions fabuleuses[3]. Auguste, dit-il, encor, comme j’ai déjà marqué, eut plus de temples que Jupiter et fut servi avec autant de religion et croïance de miracles. À Delphes, ville de Beoce, il y avoit autrefois un Temple très-célèbre dédié à Apollon, où il rendoit ses oracles, et pour ce étoit-il fréquenté de toutes les parties du monde, enrichi et orné d’infinité de voeux et offrandes de très-grande valeur. Pareillement en Epidaure, ville de Peloponése ou Dalmatie[4] il y avoit autrefois un Temple très-célèbre dédié à Esculape, Dieu de la Médecine, où il rendoit des oracles, et où les Romains eurent recours à lui, lorsqu’ils furent affligés de la peste, faisant transporter ce Dieu en forme de

  1. Essai de Montagne, pag. 406.
  2. Ibid. 48.
  3. Ibid. pag. 498.
  4. Dict. Hist,