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Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/168

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croit être les premiers auteurs de ces sortes de narrations, en sont véritablement les auteurs : car il est sûr que fort souvent, on attribue faussement à des personnes bien des choses qu’elles n’ont ni dites ni faites, et bien souvent de mauvais auteurs se couvrent du nom de quelque fameux personnage pour donner crédit à leurs mensonges et à leurs impostures. 2o. Il faudroit savoir si ceux qui sont ou qui ont été véritablement les prémiers auteurs de ces sortes de narrations, étoient des personnes de probité et dignes de foi, s’ils étoient sages et éclairés, et s’ils n’étoient point prévenus en faveur de ceux dont ils parlent si avantageusement : car il est sûr que s’ils n’étoient pas gens de probité, il ne faudroit ajouter aucune foi à ce qu’ils disent. Pareillement si ce n’étoient point des personnes sages et éclairées, ils ne seroient pas non plus dignes de foi, parce que n’aïant pas toutes les lumiéres ni toute la prudence requise pour juger sainement des choses, ils peuvent trop facilement se laisser tromper : de même s’ils étoient prévenus en faveur de ceux dont ils parlent, il ne faudroit pas encore ajouter beaucoup de foi à ce qu’ils disent, empêchés de juger sainement des choses et portés même fort souvent à dire ou à faire et à tourner par flatterie et par faveurs les choses autrement qu’elle ne sont. C’est que l’on voit tous les jours par expérience et c’est ce que l’on pouroit prouver s’il étoit besoin par une infinité d’exemples. 3o. Il faudroit savoir si ceux qui raportent ces prétendus miracles ont bien examiné toutes les circonstances des faits qu’ils raportent, s’ils les ont bien connus, et s’ils les ra-