Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/170

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bien connu et bien remarqué toutes les circonstances ; il n’y a point de certitude que les histoires que l’on en voit soient véritablement de ceux-là mêmes à qui on les attribue ; et enfin il n’y a point de certitude que ces histoires n’aïent point été falsifiées et corrompuës comme on en voit tant d’autres qui l’ont été ; il n’y a, dis-je, aucune certitude sur tous ces différens points-là, car quand on sauroit par exemple le nom de Moïse on ne connoit pas certainement pour cela qu’il étoit homme de probité et qu’il n’auroit pas voulu écrire des fables ou des mensonges au lieu d’écrire des vérités. Simon le Prophête[1] apelloit le Divin Platon un grand forgeur de miracles, parce qu’il étoit, disoit-il, hardi ouvrier à joindre les opérations et les révélations divines partout ou l’humaine force lui manquoit. Quelle certitude a-t-’on que le faux Moise n’en faisoit pas de même et qu’il n’étoit pas un aussi habile forgeur de miracles que le divin Platon auroit pu l’avoir été ; on n’en a certainement aucune assurance. Bien loin de cela, il paroit au contraire qu’il y auroit beaucoup plus de raison de le regarder comme un insigne brigand et comme un insigne imposteur, que de le regarder comme un véritable Prophête. Voici comme un auteur[2] judicieux parle de lui et de toute sa nation, qui est la nation juive. «Si nous montons, dit-il, plus haut et que nous allions jusqu’à leur origine et jusqu’à leur célèbre sortie hors d’Egypte dont leurs Historiens font tant de bruit, et qu’ils accompagnent de tant de miracles fabuleux,

  1. Essai de Montagne, p. 601.
  2. Esp. Turc. Tom. 4, Lettre 83.