Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/177

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éte corrompuës et falsifiées, étant déja de son tems entre les mains de toutes sortes de personnes qui y ajoutoient, dit-il, et qui en retranchoient tout ce que bon leur sembloit, de sorte qu’il y avoit autant d’exemplaires différens qu’il y avoit de différentes copies de ces Ecritures.

Hanc, dit-il[1], parlant de sa prétendue Ecriture sainte, hanc garrula anus, hanc delirus senex, hanc Sophista verbosus, hanc universi praesumunt, lacerant, docent antequam discant… et ne parum hoc sit, qua dam facilitate verborum, imo audacia edisserunt quod ipsi non intelligunt. Taceo, dit-il, de meis similibus, qui si forte ad scripturas sanctas post saeculares literas venerint et sermone composito aures populi mulserint, quidquid dixerint, hoc legem Dei putant, nec scire dignantur quid Prophetae, quid Apostoli senserint, se ad suum sensum incongrua optant testimonia. Quasi grande sit et non viciosissimum docendi genus depravare sententias et ad voluntatem suam scripturam trahere repugnantem. — Puerilia sunt haec et circulatorum ludo similia docere quod ignores : imo ut cumstomacho loquor, ne hoc quidem scire quod nescias

Les artisans, dit le Docteur St. Jerôme dans son Epitre à Paulin, les Laboureurs, les Maçons, les Charpentiers, les Ouvriers en laine, les Foulons et tous gens de metiers ne se mêlent de leur art sans faire aprentissage de leur metier ; mais l’art de lire, d’expliquer et d’interpréter l’Ecriture sainte est le seul art dont chacun veut se mêler, les ignorans, dit-il,

  1. Dans son prologue à Paulin.