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dû être le lendemain de Pâques, mais le jour même de la grande Fête de Pâques : donc s’il est mort la veille de Pâques vers le midi ce n’étoit point le soir de la veille de cette Fête qu’il fit cette cène, et s’il a fait cette cène la veille de cette Fête, ce n’a point été la veille de cette Fête qu’il a été crucifié, mais le jour même de cette Fête, en quoi il est manifeste qu’il y a de l’erreur de part ou d’autre, c’est à dire qu’il n’a pas fait la cène la veille de cette Fête ou même qu’il n’a pas fait la cène la veille de cette fête, qui étoit le jour qu’il la falloit faire et qu’il fut crucifié le lendemain qu’il le fit ; et c’est en quoi aussi ces Evangelistes se coupent et se contredisent.

6o. Ils se contredisent sur ce qu’ils raportent des Femmes qui avoient suivi Jesus depuis la Galilée, car les trois prémiers Evangelistes disent[1] que ces femmes et tous ceux de sa connoissance, entre les en quelles étoit Marie Magdelaine, Marie mère de Jaques et de Joseph et la mère des Enfans de Zébédée qui regardoient de loin ce qui se passoit lorsqu’il étoit pendu et attaché à la croix, et Jean[2] l’Evangeliste dit au contraire que la mère de Jesus et la sœur de sa mère et Marie Magdelaine étoient debout auprès de la croix avec Jean son Apôtre, que Jesus voïant sa mère et auprès d’elle le disciple qu’il aimoit, il dit à sa mère : Femme voilà votre fils, et qu’il dit à son Disciple : voilà votre mère, en quoi il y a contrariété et contradiction : car si ces femmes et ce disciple étoient proche de lui comme dit Jean l’Evangeliste,

  1. Math. 27: 55. Marc. 15: 40. Luc. 23: 49.
  2. Jean 19: 25.