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que ce fut sur la montagne des Oliviers. Il se contredit encore lui-même sur une autre circonstance de cette Ascension, car il témoigne dans son Evangile[1] que ce fut le jour même de sa resurrection ou la prémière nuit suivante qu’il monta au Ciel, et dans ses Actes des Apôtres[2] il dit que ce fut 40 jours après sa Résurrection : ce qui ne s’accorde certainement pas.

Si tous les Apôtres avoient certainement vû leur Maitre monter glorieusement au Ciel, comment est ce que Mathieu et Jean l’Evangeliste qui l’auroient vû comme les autres, auroient pû passer sous silence un si glorieux mistère et ne point parler d’une chose si glorieuse et si avantageuse à leur Maitre ; vû d’ailleurs qu’ils raportent quantité d’autres circonstances de sa vie et de ses actions qui sont beaucoup moins considérables que celle-ci, et notamment encore comment Mathieu auroit-il pû dire, comme il a fait dans son Evangile, que Jesus-Christ assura ses Apôtres lorsqu’il s’aparut à eux qu’il seroit avec eux jusqu’à la fin des siècles ; s’il étoit vrai qu’il l’eut vû monter au Ciel : car s’il l’eut vû monter au Ciel, il auroit dû, comme Historien fidèle, faire mention expresse de cette prétendue Ascension, et non seulement en faire mention expresse, mais aussi expliquer clairement de quelle maniere il demeureroit toujours avec eux, quoiqu’il les quittât visiblement pour monter au Ciel parcequ’il n’étoit pas facile de comprendre par quel secret il demeureroit avec eux qu’il quittoit : cependant cet

  1. Luc. 24 : 13, 29, 51.
  2. Act. 1 : 3.