Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/222

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voriser plus particuliérement de ses graces et de son amitié, ou comme dit S. Paul, afin de faire paroitre sur eux les richesses de sa grandeur et de sa miséricorde, comme sur des vaisseaux de prédestinations et de bénédictions qu’il auroit voulu destiner à sa gloire et qu’il auroit au contraire voulu donner aux autres moins de vertu, moins de mérite et moins de perfections, et même les priver entiérement de tous ces avantages-là afin de les exclure de son amitié et de ses bonnes graces, ou, comme dit le même St. Paul, afin de montrer en eux les effets de sa colère et de sa puissance, comme sur des vases d’abjection et de réprobation qu’il auroit destiné à être éternellement malheureux ; il est évident qu’il y auroit toujours en cela-même une injuste et odieuse acception de personnes. Et comme il n’est pas convenable d’attribuer à un Etre infiniment parfait une si injuste et si odieuse acception de personnes, il s’ensuit evidemment que les miracles que l’on supose avoir été faits en conséquence et en faveur d’une telle acception de personnes, ne s’acordent point avec ce que l’on doit penser de la Grandeur, de la Bonté, de la Sagesse et de la Justice d’un Etre infiniment parfait et par conséquent que ces prétendus miracles ne sont nullement croïables en eux-mêmes.

D’ailleurs, puisqu’il ne faut, comme j’ai dit, penser de la Grandeur, de la Bonté, de la Justice et de la Sagesse d’un Etre infiniment parfait, que ce qui seroit convenable à ces divines perfections-là, il ne faut point penser qu’un Dieu qui seroit infiniment parfait, auroit voulu si particuliérement emploïer sa Toute-