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Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/221

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si ce Dieu a donné l’être à tous les Hommes et à tous les Peuples, il doit pareillement aussi leur donner également à tous le bien-être et par conséquent aussi il doit les favoriser également tous de sa divine bienveillance et de ses bonnes graces sans faire aucune injuste et odieuse acception de personnes ni de peuples, comme celle qu’on prétend qu’il a faite en faveur d’Abraham, d’Isaac et de Jacob et de leur Postérité qui se trouve dans le peuple juif.

Si l’on dit que Dieu aimeroit et favoriseroit également tous les Peuples et tous les Hommes, s’ils méritoient également d’être aimés et d’être également favorisés de ses graces et de ses bienfaits, mais que comme ils ne méritent pas tous cette faveur, et qu’au contraire la plûpart des Hommes et des Peuples s’attirent à eux-mêmes par leurs vices et par leurs méchancetés la disgrace et les châtimens de Dieu, il ne faut pas s’étonner, dira-t’-on, si Dieu aime les uns plus que les autres, et s’il choisit plutot les uns que les autres pour leur communiquer plus particuliérement ses faveurs, n’y aïant aucune injustice dans une telle acception de peuple préférablement à tous les autres. À cela il est facile de répondre que tous les Hommes et tous les Peuples étant également l’ouvrage de Dieu comme on le supose, ils seroient tous tels qu’il les auroit fait et qu’il les auroit voulu faire, et pourtant n’auroient ni les uns ni les autres qu’autant de vertu, qu’autant de mérite et qu’autant de perfections qu’il leur en auroit voulu donner, de sorte que s’il avoit voulu donner aux uns plus de vertu, plus de mérite et plus de perfections qu’aux autres, afin de les fa-