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neroit à eux et à leurs descendans toutes les belles Terres, Seigneuries et Provinces du Roïaume, qui sont depuis les grands fleuves du Rhin et du Rhone, jusqu’à la Mer Océane, qu’il feroit une éternelle Alliance avec eux et avec leurs Descendans, qu’il multiplieroit leurs races, qu’il rendroit leur postérité aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que les grains de sable de la mer, et qu’enfin ce seroit avec eux que Dieu béniroit toutes les Nations de la terre, et que, pour marque de son Alliance avec eux, il leur aurait ordonné de se circoncire eux-mêmes et de circoncire tous leurs Enfans mâles, qui naitroient d’eux et de leurs Descendans, etc. Qui est-ce encore qui ne riroit de telles sotises et qui ne regarderait ces Étrangers comme des fous, comme des visionnaires et comme des insensés fanatiques ? Il n’y a certainement personne, qui ne riroit et ne se moqueroit de toutes ces belles visions et de toutes ces belles prétenduës révélations divines.

Or il n’y a aucune raison de juger autrement, ni de penser plus favorablement de tout ce que disent ces grands prétendus saints patriarches Abraham, Isaac et Jacob touchant les visions et les pretenduës Révélations divines qu’ils croïent ou au moins qu’ils disent avoir euës, et ainsi elles ne méritent pas qu’on en fasse plus d’état que de celles de ces étrangers, dont je viens de parler, parce qu’elles n’étoient véritablement qu’erreurs et illusions ou mensonges et impostures, comme seroient celles de ces étrangers, dont je viens de parler ; et il est sûr même, que quand ces trois bons Patriarches reviendraient maintenant nous