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dire eux-mêmes, qu’ils auraient euës de telles visions et de telles révélations divines, nous n’en ferions encore maintenant que rire et nous ne manquerions certainement pas de regarder toutes ces prétenduës visions et révélations divines autrement, que comme des erreurs et des illusions, ou comme des mensonges et des impostures.

Je dis comme des erreurs et des illusions, si ces personnages nous paroissoient croire véritablement avoir eu de telles visions et de telles révélations ; et en ce cas nous les regarderions eux comme des visionaires et comme des gens, qui auroient l’esprit foible ; mais nous les regarderions comme des menteurs, comme des fourbes et comme des imposteurs, si nous jugions autrement de leurs personnes et de leurs intentions. Mais soit que ces Patriarches aïent eu dessein en cela de tromper les autres, ou soit qu’ils se soient trompés eux-mêmes les premiers, il est facile de concevoir la vanité et la fausseté de toutes leurs prétenduës visions et révélations divines ; elles se découvrent assez manifestement d’elles-mêmes, non seulement par cette injuste et odieuse acception de peuples ou de personnes, dont j’ai ci-devant parlé et en faveur de laquelle on prétend neanmoins que les susdites révélations auroient été faites, parce qu’il n’est pas croïable qu’un Dieu qui seroit infiniment bon, infiniment parfait et infiniment juste auroit jamais voulu, ni ne voudroit jamais faire, ni autoriser une chose si injuste et si odieuse que seroit une telle acception de personnes et de peuple, mais elles se découvrent encore par la vanité et la fausseté des susdites visions