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XVI

même temps, ne vécurent malheureusement qu’une seule année ; les fonds me manquaient pour en continuer la publication avec une soixantaine de souscripteurs seulement.

Je suis heureux de constater ici que, malgré tous nos revers, l’esprit de dévouement au bien-être et au progrès individuel et social qui caractérisait notre œuvre ne se démentit pas une seule fois chez ses fidèles adhérents. Au moment le plus pénible même, elle se manifesta par une protestation unanime d’adhésion à la cause et de sympathie pour ma personne, et par une promesse renouvelée de fidélité aux principes libéraux des statuts de notre association, principes que nous nous efforçâmes, chacun de son côté, de répandre autant que possible dans le monde.

C’est vers cette époque que la Revue "de Dageraad" abandonna sa direction rationaliste et que par un nouveau prospectus sa rédaction déclara que dorénavant la Revue proclamerait le Déisme et ferait la guerre autant contre le Panthéisme et le Matérialisme que contre le — Trinitarisme et le Jéhovisme.

Il est presque superflu de dire qu’alors je cessai d’être du nombre de ses collaborateurs.

Le principe exclusif qui régnait dans la □ P∴ N∴ L∴ et quelques actes du V∴ M∴, joints à l’inertie des membres du Conseil suprême, mes collègues, me déterminèrent aussi à rompre complètement avec la dite □.

Cinq années se passèrent alors paisiblement : la libre pensée gagna beaucoup de terrain, les penseurs se rapprochèrent de plus en plus, l’Association réussit à solder ses dettes, elle continua ses réunions sans interruption aucune, le nombre de ses membres s’accrut de nouveau considérablement, et de mon côté, je fis ce que je pus pour être de quelque utilité au progrès. Le seul incident, digne de mention pendant ce temps fut la venue en Hollande[1]

    Vous m’obligerez infiniment de prendre bonne note de ma présente rénégation.

       Agréez Messieurs, l’assurance de ma parfaite considération etc.

  1. Juillet 1858.