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l’archiprophète des Juifs, a ordonné dans sa loi, qui est regardée comme divine ; car il y a fait un commandement exprès de punir sévérement ceux, qui entreprendroient d’eux-mêmes, de parler au nom de Dieu et de faire les prophètes. S’il s’elève parmi vous[1] quelque prophète, qui dise avoir eu quelque songe ou quelque vision et révélation divine, pour vous porter à servir et adorer des Dieux étrangers et des Dieux que vous ne connoissez pas, et si, pour vous persuader que ce qu’il dit est véritable, il vous prédit quelque signe ou miracle, qui arrive effectivement, comme il vous l’aura dit, ne croïez pas néanmoins ce que dit ce prophète, ce songeur ou ce visionnaire, parce que c’est votre Dieu qui le permet ainsi, pour vous éprouver et pour voir si vous l’aimez véritablement de tout votre coeur, et pour ce qui est de ce Prophète, ou de ce songeur de songes et de visions, vous le ferez mourir, vous ne lui pardonnerez pas, vous n’aurez point de compassion de lui, chacun de vous lui jettera aussitôt la pierre, et il sera incontinent assommé, parce qu’il aura voulu vous détourner du service de votre Dieu.

Et ailleurs, voici ce que dit cette même loi et ce même Moïse : Le Seigneur, dit-il, vous suscitera un autre prophète comme moi, d’entre vos frères, c’étoit de Josué, son successeur, dont il parloit ; vous l’écouterez, leur disoit-il ; ensuite voici comme il fait parler son Dieu à lui-même : je leur susciterai, du milieu de leurs frères, un prophète, semblable à vous ; je mettrai mes paroles en sa bouche, et il leur dira ce

  1. Deut. 13. 1, 5.