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que je lui aurai commandé. Quiconque n’écoutera pas ce qu’il dira en mon nom[1], j’en tirerai vengeance. Mais le Prophète, dit-il, qui aura la témérité de vouloir parler en mon nom et de dire ce que je ne lui aurai point commandé de dire, ou qui parlera au nom de quelque autre Dieu, sera puni de mort. Quant à la manière dont ces mêmes livres disent que Dieu parloit et se faisoit connoitre à ses prophètes, voici ce qu’ils en disent. Dieu étant descendu dans une colonne de nuées, il se tint à l’entrée du Tabernacle et apellant Aäron et sa sœur Marie, il leur parla ainsi et leur dit : Ecoutez mes paroles. S’il y a parmi vous quelques Prophètes du Seigneur[2], moi qui suis le Seigneur, je me ferai connoitre à lui par vision et lui parlerai par songes ; il n’en est pas ainsi de mon serviteur Moïse, qui est fidèle en toute ma maison, je parle à lui bouche à bouche, et il me voit véritablement à découvert et non pas seulement par obscurité et par représentation. Pourquoi donc, leur dit-il, avez vous oser parler contre Moïse, mon serviteur. Ce fut ainsi, par vision nocturne et par songe, qu’il s’aparut à Abraham[3], lorsqu’il lui commanda de sortir de son païs ; ce fut aussi par vision nocturne et en songe qu’il s’aparut à lui[4], lorsqu’il lui commanda d’aller sacrifier son fils Isaac ; et enfin ce fut ainsi qu’il s’aparut à lui et qu’il lui parla, lorsqu’il lui dit de descendre en Égypte[5] ; ce fut ainsi qu’il parla à Nathan et à Samuel[6]. Isaie, lui-même, qualifie ces prophéties du

  1. Deut. 18. 15, 18 — 20.
  2. Num. 12. 5 — 8.
  3. Gen. 15. 1 — 17.
  4. Gen. 22. 3.
  5. Gen. 46. 2.
  6. I Paral. 17. 3 — 14.