Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/382

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vent rien. On voit même que toute l’Église Chrétienne s’empresse à demander à Dieu, par des prières publiques et souvent réiterées, plusieurs choses qu’elle n’a pu encore obtenir. Il y a 1 000 ans et plus, qu’elle demande à Dieu, par des prières publiques et particulières, l’extirpation, par exemple, des herésies, la conversion des infidèles et de tous les pécheurs, la santé du corps et de l’ame pour tous ses enfans, l’union et la paix entre tous les fidèles, l’esprit d’obéissance, pour le servir toujours avec crainte et avec amour, l’esprit de sagesse, pour choisir, en toutes choses, ce qui seroit le meilleur et le plus salutaire, et pour rejetter tout ce qui seroit contraire à sa gloire et au salut de l’ame. Elle demande et fait demander à tous ces enfans, que la volonté de Dieu soit faite en terre comme au ciel et plusieurs autres choses semblables, que l’Église Chrétienne demande tous les jours par des prières publiques et particulières ; cependant elle ne les obtient pas ; les herésies subsistent toujours et multiplient même, plutôt que de s’éteindre ; il y a toujours une infinité de méchans pécheurs et d’infidèles, qui ne se convertissent point, et toujours une infinité de gens, qui sont véritablement affligés des maladies du corps et de l’esprit. La discorde continue toujours de troubler et de diviser misérablement les hommes, et enfin l’esprit de sagesse ne les conduit guères à leur bien véritable, et leur inspire encore moins la crainte et l’amour de Dieu, de sorte qu’il ne paroit guères que la volonté de Dieu se fasse en terre, comme ils s’imaginent qu’elle se fait dans le ciel, et ainsi l’Église même, l’Église