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quoi aussi on ne voit point de peuples assez sots, et non pas même parmi nos Christicoles, on n’en voit pas, dis-je, d’assez sots, pour vouloir se fier à une telle promesse, et s’il y a parmi les peuples quelques particuliers, quelques familles, ou même quelques communautés de Prêtres, de Moines et de Moinesses, qui ne travaillent point, et qui ne s’occupent qu’au vain culte de leurs fausses Divinités, c’est qu’ils savent bien qu’il y en a d’autres, qui travaillent plus utilement qu’eux, sans quoi il faudroit bien, qu’ils missent la main à l’oeuvre, comme les autres.

6o. Jésus-Christ dit, qu’il n’y a qu’à demander et qu’on recevra, qu’il n’y a qu’à chercher et qu’on trouvera, il assure, que tout ce qu’on demandera à Dieu, en son nom, qu’on l’obtiendra, et que, si on avoit seulement la grandeur d’un grain de sénevé de foi, que l’on feroit, par une seule parole, transporter les montagnes d’un lieu en un autre[1]. Si cette promesse étoit véritable, ou qu’elle eut véritablement son effet, personne, et particulièrement personne de nos Christicoles, devroit jamais manquer de rien de ce qui lui seroit nécessaire, il n’auroit qu’à chercher et il trouveroit, il n’auroit qu’à demander et il recevroit. Pareillement rien ne devroit leur être impossible, puisqu’ils ont la foi à leur Christ. Cependant on ne voit aucun effet de ces belles promesses-là, au contraire on voit tous les jours, parmi eux, une infinité de pauvres malheureux, qui sont dans le besoin, qui cherchent et qui ne trouvent point, et qui demandent et qui ne reçoi-

  1. Matth. 7. 7. Luc. 11. 9. Marc. 11. 24. Jean 14. 13. Matth. 17. 20. Marc. 11. 23. Luc. 17. 6.