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Quatre années se sont écoulées depuis que ces lignes furent écrites, la publication du Testament a continué sans interruption, bien qu’ait eu lieu ce que j’avais prévu et que le petit nombre de libéraux, qui m’ont prouvé leur sympathie en me prêtant l’appui de leur souscription, ne m’ait pas permis d’accélérer la mise en vente des livraisons au delà du semestre d’intervalle que d’avance j’avais fixé tant que la publication continuerait d’être un nouveau sacrifice à apporter au progrès. L’amour de la vérité et de la justice ne m’a pas abandonné, la conviction et le courage ne m’ont pas fait défaut, la vie m’a été épargnée, et j’ai maintenant la douce satisfaction, que, grâce à tout cela, le monument le plus précieux du bon sens français avant le temps des Encyclopédistes, a été mis au jour d’une manière durable, — que l’impression du Testament du Curé Meslier a été terminée par mes soins, et que par-là j’ai conservé à l’Histoire de la pensée humaine un document non moins précieux, que ne l’est la célèbre France mystique de mon ami erdan, dont j’ai publié précédemment une nouvelle édition.

Pour ce qui regarde l’édition de l’oeuvre éminente que je livre actuellement à la publicité, — j’ai fait ce que j’ai pu pour la rendre telle que je l’avais promise. Mainte heure de sommeil a été sacrifié à la correction des épreuves, chaque fois que les occupations journalières de ma profession ne pouvaient m’accorder le temps nécessaire pour m’en occuper. Très souvent aussi, la correction s’est faite au milieu de ces occupations, et si un certain nombre d’erreurs défigurent encore mon édition, c’est aux nombreuses interruptions imposées par les affaires, qu’on doit les imputer. J’aurais aimé faire mieux, mais une idée me console, c’est que, dans les circonstances données, je n’aie pas fait pis. La tâche que je m’étais imposée, n’était d’ailleurs pas des plus faciles ; je m’étais engagé à conserver toute l’originalité du style et le caractère de l’orthographe de mon auteur, à ne corriger que les fautes de ses copistes. Or, l’orthographe n’étant pas régulière et les fautes des copistes étant par-là très difficiles à reconnaître, il m’a souvent fallu beaucoup réfléchir avant de me