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ples séduits et abusés par tant d’erreurs, et oprimés par tant d’injustices.



II.
Pensées et sentimens de l’auteur sur les religions du monde.

La source donc, mes chers amis, de tous les maux, qui vous accablent et de toutes les impostures, qui vous tiennent malheureusement captifs dans l’erreur et dans la vanité des superstitions, aussi bien que sous les loix tiranniques des grands de la terre, n’est autre que cette détestable politique des hommes, dont je viens de parler ; car les uns voulant injustement dominer sur leurs semblables et les autres voulant acquérir quelque vaine réputation de sainteté et quelquefois même de divinité ; ils se sont les uns et les autres adroitement servis, non-seulement de la force et de la violence, mais ont encore emploïé toutes sortes de ruses et d’artifices pour séduire les peuples, afin de parvenir plus facilement à leurs fins, de sorte que les uns et les autres de ces fins et rusés politiques abusant ainsi de la foiblesse, de la crédulité et de l’ignorance des plus faibles et des moins éclairés, ils leur ont facilement fait accroire tout ce qu’ils ont voulu, et ensuite leur ont fait recevoir avec respect et soumission, de gré ou de force, toutes les loix, qu’ils ont voulu leur donner, et par ces moïens, les uns se sont fait ho-