Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/269

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États du Roïaume, ils régloient la dépense, qui se devoit faire tant pour leur maison que pour les fraix de la guerre ; ils avisoient aux moïens de lever sur le revenu de leurs sujets ce qu’ils croïoient devoir suffire. Pépin, arrivant à la couronne, y annexa toutes les belles terres, qu’il possédoit en Austrasie et ailleurs, qui furent dés-lors apellées le Domaine de la Couronne : les Rois de la troisième Race[1] ont fort augmenté ce Domaine, par les Réglemens qu’ils firent des fièfs, qui demeuroient vaquans en grand nombre par les guerres de la terre sainte, à quoi d’autres Rois ont encore ajouté les terres, qu’ils possédoient auparavant qu’ils fussent parvenus à la couronne, dont on voit des exemples en Philippe de Valois, Louis XII, François I et Henri IV. Les autres enfin l’ont augmenté de tailles, Gabelles et autres impositions, qui sont en très-grand nombre et si onereuses au peuple. Les prémiers Domaines de la couronne, quoique fort considérables, n’étant pas suffisans pour fournir aux besoins de l’État et aux fraix de la guerre, on a été obligé de léver sur les peuples certains subsides, que l’on apelle tailles, lesquelles d’abord ne se levoient que pour quelques nécessités extraordinaires et urgentes. Le Roi St. Louis a été le premier, qui a donné ce nom de taille aux taxes, qui se mettoient sur chaque famille, pour la levée des deniers, acordés par les résultats. Charles VII les a rendu ordinaires, pour la subsistance de la Gendarmerie qu’il institua, sans aucune distinction de tems de guerre

  1. Au suplement des États. Tom. 2 vers la fin.