Page:Le Texte primitif de la Satyre ménippée, éd. Read, 1878.djvu/13

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honneur et même quelque avantage à le faire. Sans la mention succincte de certains témoins, tels que d’Aubigné, Le Grain, Cheverny ; sans le passage un peu circonstancié que de Thou lui a consacré, que saurait-on de la Ménippée, de son point de départ, des conditions dans lesquelles elle vit le jour ?

Un moment devait venir où les données plus ou moins vagues, plus ou moins incomplètes du passé, ne suffiraient pourtant plus ; où la critique moderne, ne se contentant plus d’une simple annotation du texte, voudrait essayer d’éclaircir l’histoire même de ce texte.

C’est ce que tenta, en 1841, M. Charles Labitte, l’auteur de la Démocratie chez les prédicateurs de la Ligue, lorsqu’il donna une nouvelle édition de la Satyre Ménippée. Il en résulta une polémique mémorable, mais oubliée, qu’il nous faut rappeler ici.

Un laborieux érudit, M. Auguste Bernard, venait justement de publier pour la première fois les Procès-verbaux des États généraux de 1593. Cette publication, faite par lui con amore, le prédisposait à la sévérité. Ayant pris fait et cause pour les États de la Ligue, il gardait rancune à la Ménippée de leur déconvenue. Victrix causa diis… Avec une tendance de son esprit qui (il l’avouait lui-même) ressemblait