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Page:Le Texte primitif de la Satyre ménippée, éd. Read, 1878.djvu/14

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quelque peu à du dépit, M. Bernard saisit l’occasion et se donna carrière. Dans un article de revue, qui était et fut trouvé « fort rude », il se plut donc à mettre en lumière les objections que l’on avait jusqu’alors laissées dans l’ombre, à faire ressortir les contradictions que M. Ch. Labitte avait laissé subsister dans son essai[1].

Prenant à partie la Ménippée elle-même, il lui reprocha d’emblée de ne pas présenter une critique valable des États généraux, de n’être qu’un pamphlet sans ordre, sans exactitude, sans conscience, qui avait profité abusivement de l’ignorance où l’on était demeuré des véritables agissements de l’Assemblée de la Ligue. On la dirait, suivant lui, écrite en dehors même de toute connaissance des événements. Ainsi, comment s’expliquer qu’elle fasse ouvrir les États le l0 février 1593, jour où il n’y eut pas même de séance, et introduise dans l’assemblée des personnages qui à aucun titre n’y figurèrent[2] ? Toutes les

  1. Revue de la Province et de Paris, t. iii, p. 388 (30 sept. 1842).
  2. On voit dans le Journal de l’Estoile que les Estats avaient été d’abord assignés au 20 décembre, et que, le 27 novembre, on les avoit ainsi criés dans Paris ; puis, le 18 décembre, ils se trouvent remis au 17 janvier, ce qui fit murmurer le peuple et les prédicateurs. Enfin, le 18 janvier, les Estats sont encore « remis et recriés à Paris à huitaine », et, le « lundi 25,