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LES HALLES DU FAOUËT, ÉGLISE DU BON APPÉTIT, TEMPLE DE LA NOURRITURE DÉLECTABLE.


LA BRETAGNE DU CENTRE[1]

PAR M. GUSTAVE GEFFROY.


II. — Le Pays de Pontivy.


Rohan. — Loudéac. — La Forêt. — La première imprimerie bretonne. — Saint-Méen, Collinée, Le Gouray. — Les Caqueux. — Moncontour, Plœuc, Plouguernast. — La Fête-Dieu à Pontivy. — Le monument de la Fédération bretonne-angevine. — Le château à l’abandon. — Un chouan oublié. — Sacs de papier. — Les petites filles à jupes longues. — Les vitraux de Stival. — L’orage. — La chaumière, — Guéméné. — Le Château et son jardin. — Le Bain de la reine. — Kernascléden. — Le Faouët. — Les Halles. — La faiseuse de crêpes. — Saint-Fiacre. — Sainte-Barbe. — Chez le tisserand. — Intérieur de Bethléem et de Nazareth.


PAYSAN DE PONTIVY, EN VESTE BLANCHE BORDÉE DE VELOURS NOIR.


Je prends le plus long pour aller à Pontivy ; mais à Rohan, où je m’arrête en quittant Josselin, j’en serais pour mon arrêt si le magnifique paysage n’était une compensation suffisante à l’absence du château fort dont il ne reste que quelques vestiges, et à la présence d’une église moderne quelconque. Non loin, la Chèze aussi était une place forte, au château flanqué de neuf tours, entouré de douves profondes et communiquant par un pont-levis au château de Rohan. Rien de tout cela n’existe non plus. On dit qu’il y a un demi-siècle, on pouvait voir encore l’entrée du souterrain. Rien, plus rien. Henri IV a rasé le château, et la terre et la végétation ont bouché le trou. À Loudéac, il y aurait également peu de chose s’il n’y avait pas la forêt, mais il y a la forêt. C’est un fragment détaché de l’immense forêt de Brocéliande, et c’est d’un rendez-vous de chasse qu’est née la ville. La forêt de Loudéac, où abonde le gros gibier, est d’aspect plus ancien, plus farouche que la forêt de Paimpont. Elle avait, au xve siècle, cinq lieues de longueur et deux de large. Elle n’a plus aujourd’hui qu’une étendue de 8 kilomètres avec 4 kilomètres de largeur. Les chevaux y vivaient à l’état de liberté, et le vicomte de Rohan y tirait grand profit des poulains. Vingt à trente grosses forges y étaient établies et fabriquaient des poêles à crêpes, des

  1. Suite. Voyez page 469. Les photographies ont été exécutées par M. Paul Gruyer.