LA BRETAGNE DU CENTRE[1]
IV. — Le Pays de Douarnenez.
e décide, pendant que je suis à Châteaulin, qui est un excellent centre
d’excursions pour cette partie du Finistère, d’aller à Douarnenez. J’hésite
entre le chemin de fer et la voiture, et finalement me décide pour la
flânerie de la voiture. Bien m’en prend, car je monte à environ 200 mètres sur
la chaîne des montagnes Noires d’où je découvre tout le pays jusqu’à la mer
avant de toucher au village de Cast. Ce sont les pentes du Menez-Gueltas,
aux flancs duquel glissent, à travers les bruyères et les fougères, quelques
ruisselets. Le vent m’apporte la senteur marine de la baie de Douarnenez,
je descends bientôt des coteaux couverts d’arbres fruitiers, puis, en
descendant sur Cast, je traverse des landes, qui font un brusque contraste
avec les terres plantureuses. À Cast, un arrêt s’impose devant le porche de
l’église garni de statues et le saint Herbot en bois, placé à l’intérieur. Derrière
l’église, il y a encore des débris de sculptures sur un vieux mur, avec
quelques personnages assez distincts : un Christ, naïvement et grossièrement
travaillé, un soldat casqué, un pontife coiffé d’une mitre ou d’une
tiare, un saint Hubert à genoux devant un cerf portant une croix entre ses
cornes, puis un autre personnage qui regarde un loup dévorant un chien.
Il y a encore de la sculpture à voir à deux kilomètres plus loin, à la chapelle de Quilliodoaré, cachée dans
- ↑ Suite. Voyez pages 469, 481 et 493. Les photographies ont été exécutées par M. Paul Gruyer.