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LE PARDON DE LA GRANDE TROMÉNIE QUI A LIEU À LOCRONAN TOUS LES SEPT ANS, UNE DES PLUS GRANDES ASSEMBLÉES DE LA BRETAGNE.


LA BRETAGNE DU CENTRE[1]

PAR M. GUSTAVE GEFFROY.


IV. — Le Pays de Douarnenez.


Cast. — Locronan. — La vie de saint Renan. — Le Pardon de la Troménie. — La Grande-Troménie. — La duchesse Anne en pèlerinage. — Quelques superstitions. — Sainte-Anne-la-Palue. — Jésus-Christ naturalisé breton. — La baie de Douarnenez. — Aux Quatre-Vents. — La chambre-cabine. — L’Enfermé. — La maison où l’on ne rit pas toujours. — La forêt du Juch. — L’île Tristan. — La ville. — Les bateaux de pêche. — Le départ des pêcheurs. — La sardine, le hareng, le saumon et autres poissons. — La misère. — La tempête. — Le culte de la mer. — Femmes de pêcheurs. — Enfants aux yeux bleus. — Le langage vif. — La côte et la terre.


PÈLERINS AU PIED D’UN CALVAIRE.


Je décide, pendant que je suis à Châteaulin, qui est un excellent centre d’excursions pour cette partie du Finistère, d’aller à Douarnenez. J’hésite entre le chemin de fer et la voiture, et finalement me décide pour la flânerie de la voiture. Bien m’en prend, car je monte à environ 200 mètres sur la chaîne des montagnes Noires d’où je découvre tout le pays jusqu’à la mer avant de toucher au village de Cast. Ce sont les pentes du Menez-Gueltas, aux flancs duquel glissent, à travers les bruyères et les fougères, quelques ruisselets. Le vent m’apporte la senteur marine de la baie de Douarnenez, je descends bientôt des coteaux couverts d’arbres fruitiers, puis, en descendant sur Cast, je traverse des landes, qui font un brusque contraste avec les terres plantureuses. À Cast, un arrêt s’impose devant le porche de l’église garni de statues et le saint Herbot en bois, placé à l’intérieur. Derrière l’église, il y a encore des débris de sculptures sur un vieux mur, avec quelques personnages assez distincts : un Christ, naïvement et grossièrement travaillé, un soldat casqué, un pontife coiffé d’une mitre ou d’une tiare, un saint Hubert à genoux devant un cerf portant une croix entre ses cornes, puis un autre personnage qui regarde un loup dévorant un chien. Il y a encore de la sculpture à voir à deux kilomètres plus loin, à la chapelle de Quilliodoaré, cachée dans

  1. Suite. Voyez pages 469, 481 et 493. Les photographies ont été exécutées par M. Paul Gruyer.