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On voudra bien excuser les quelques détails qui précédent. Il nous a semblé que la culture de l’olivier devait trouver nécessairement place dans une description des paysages de Provence dont il est un des ornements. L’olivier et le mûrier sont les cultures méridionales par excellence ; l’huile et le ver à soie constituent deux industries que nous ignorons dans le Nord et qui convenaient particulièrement par leurs mille détails pittoresques à cette si vivante population provençale.

1. FABRIQUE D’HUILE À SALON. OUVRIERS FERBLANTIERS (page 298).
2. FABRIQUE D’HUILE À SALON. INTÉRIEUR D’ESTIVE (page 298).

La culture des fleurs est aussi l’une des principales industries du Midi. Bien que cette culture soit étrangère à Salon et s’exerce presque exclusivement tout au long du littoral qui s’étend de Toulon à Menton, sur cette côte admirable où nous allons bientôt pénétrer, nous croyons pouvoir donner ici quelques renseignements sur une industrie dont le développement s’accentue chaque année.

FABRIQUE D’HUILE À SALON, SALLE DES EMBALLAGES (page 298).

L’industrie florale se divise en culture hivernale et culture estivale. La première a pour but la vente directe des fleurs coupées, de la fin d’octobre à la fin de mai. La seconde est réservée aux plantes à parfums : violette, de février à avril ; jacinthe et jonquille, en mars et avril ; fleur d’oranger, rose, héliotrope, jasmin, géranium, menthe, tubéreuse, de juillet à octobre ; cassie, d’octobre à décembre. Cette culture se fait surtout à Grasse où l’industrie des parfums débuta au xvie siècle, sur l’initiative de Catherine de Médicis. Les fabriques y emploient chaque année 5 840 000 kilos de fleurs dont 2 millions pour les fleurs d’oranger, 1 million et demi pour les roses et 1 200 000 pour le jasmin.

Parmi les principaux centres producteurs, il faut encore citer Bandol et Ollioules (immortelle, renoncule, œillet, jacinthe, narcisse, lys), Hyères (violettes), Bormes, le Lavandou, la Croix (anthémise, rose, œillet), Antibes (où la culture de la rose et de l’œillet se fait surtout sous des châssis vitres dont la valeur dépasse 10 millions de francs).

Mais revenons à Salon. Quand on a visité les moulins, les estives et les fabriques dont nous venons de parler, on a vu de Salon le côté le plus intéressant. La ville est avenante et respire la richesse, mais, comme beaucoup de cités essentiellement industrielles, elle est assez pauvre en monuments. Nous avons nommé le vieux château, qui date du xive siècle, et sert actuellement de caserne ; l’Hôtel de Ville, tout au moins dans une de ses parties, est de la même époque ; on peut signaler également des restes de fortifica-