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sionnements se trouvent maintenant réunis à ce dépôt. Ses étapes ont été de 27 et de 21 kilomètres. Si les chiens conservent cette allure, ce sera merveilleux. En somme, tout s’annonce bien. Il faut cependant ne jamais se relâcher de la plus attentive vigilance sur les poneys.

Jeudi, 26 octobre. — Ce matin, de la pointe de la Hutte, Simpson me téléphone des nouvelles des autos. Ils marchent mal sur la glace lorsqu’elle n’est pas recouverte d’une neige épaisse. En outre leurs moteurs laissent à désirer sous ce climat. Les cylindres, surtout les deux d’arrière, s’échauffent facilement, tandis que les ventilateurs refroidissent trop les carburateurs. De là la nécessité de fréquents arrêts. Ce message reçu, je pars avec sept hommes prêter assistance aux chauffeurs. À 4 kilomètres de la pointe de la Hutte, nous les rejoignons. Les autos ne vont pas bien, hélas ! Vingt à trente minutes sont nécessaires pour les mettre en marche. Lashley part le premier pour la Grande Barrière, distante de 9 kilomètres. Après avoir parcouru 800 mètres, il est obligé de s’arrêter afin de laisser refroidir sa machine ; repartant ensuite, il couvre 5 kilomètres d’une seule traite. Après cet effort, seconde halte, toujours pour remédier à l’échauffement, mais nouvelle traite de 1 700 mètres, pour s’arrêter finalement près de la pente de neige conduisant à la Barrière.

Pendant ce temps, Day arrivait à bonne allure et, aux applaudissements de l’assistance, gravissait à toute vitesse la pente du glacier, gagnant ainsi l’honneur d’avoir conduit le premier traîneau automobile sur la Grande Barrière ! Bientôt après Lashley rejoignait son camarade et les deux traîneaux filaient rapidement sur l’excellente nappe de neige qui s’étend jusqu’au Corner Camp. Après avoir serré la main des chauffeurs, nous revenons à la pointe de la Hutte et rentrons le même jour à la maison.

LE TRAÎNEAU AUTOMOBILE EN PANNE.

30 octobre. — Meares, de retour de la pointe de la Hutte, nous apporte des nouvelles des chauffeurs. Elles ne sont pas très satisfaisantes. Le traîneau de Lashley a été arrêté près de Safety Camp à la suite de la rupture de la tige du piston d’un des cylindres. L’accident est dû à une paille dans le métal. Toute la nuit, par une température de −32°, Day et Lashley ont travaillé à le réparer. Après cela, les deux moteurs ont repris leur marche.

Mardi, 31 octobre. — Le blizzard qui avait éclaté hier a pris fin, et cet après-midi un beau soleil brille dans un ciel clair. Meares et Ponting viennent de partir pour la pointe de la Hutte. Atkinson et Keohane suivront dans une heure, et si le temps se maintient, nous partirons tous demain. Le premier chapitre de l’histoire de l’expédition se termine ici. L’avenir appartient aux dieux, quel qu’il soit, je puis affirmer hautement que nous n’avons rien négligé pour mériter le succès.