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Cavaliers tartares (armée sino-tartare). — Dessin de Doré, d’après M. de Trévise.


VOYAGE EN CHINE ET AU JAPON,

1857-1858.
TEXTE PAR M. DE MOGES. — DESSINS D’APRÈS M. DE TRÉVISE.


LA CHINE[1].


Shang-haï ; la Douane. — La chasse. — La pêche au cormoran. — Le paysage. — L’agriculture. — Le dîner du tao-taï. — Les tigres du colonel tartare. Le climat de Shang-haï. — Le quartier chinois. — Les jardins de thé. — Activité commerciale des Chinois.

Nous nous établissons à Commercial hotel, chez M. Barraud, ancien maître d’hôtel de la Constantine. Nous traversons la concession française, la moins bâtie mais la mieux placée des trois : et c’est avec un certain étonnement, que si loin du pays natal, nous rencontrons des agents de police avec un bâton tricolore, et que nous voyons des noms de rues écrits en français.

Les jonques, les tankas, les bateaux des fleurs sont refoulés devant la ville chinoise ; plus de cent navires de commerce sont à l’ancre devant la ville européenne ; et une ligne imposante de somptueux édifices couvre le vaste coude que fait la rivière en cet endroit.

Nous admirons la Douane (voy. p. 148), charmant morceau d’architecture chinoise, et l’ordre parfait avec lequel des milliers de coolies apportent aux navires les ballots de thé et de soie. Ils font retentir le quai de leurs cris aigus et cadencés ; l’un donne le ton, les autres répètent une sorte de refrain. Ce chant ne cesse qu’à la nuit et recommence au lever du soleil.

Shang-haï n’est qu’une ville de troisième ordre de la province de Kiang-nan ; elle est peu importante dans la hiérarchie des villes chinoises, et doit sa prospérité ré-

  1. Suite. — Voy. page 129.