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Aujourd’hui, l’art d’observer simplement, sans idée préconçue, sans tout rapporter à des types de convention, anciens ou modernes, a pénétré dans la plupart des esprits. Les voyageurs qui savent assez bien dessiner pour se passer de l’aide des artistes de profession, sont de plus en plus nombreux. La photographie enfin qui se répand dans toutes les contrées du globe, est un miroir dont le témoignage matériel ne saurait être suspect et doit être préféré même à des dessins d’un grand mérite dès qu’ils peuvent inspirer le moindre doute.

Dans les vingt-six premières livraisons que nous venons de terminer, plusieurs de nos gravures les plus remarquables ont été faites d’après des photographies. On peut avoir aussi toute confiance dans les dessins faits d’après nature par MM. Bida, de Trévise, Moynet, G. Lejean, de Bérard, de Bar, etc. Nos autres dessins ont été empruntés à des ouvrages d’une autorité incontestée et dont nous avons toujours eu le soin d’indiquer les titres.

Un de nos vœux était de nous concilier la sympathie des hommes sincères. Nous sommes heureux d’avoir à constater l’empressement des voyageurs les plus honorables à nous aider de leurs conseils et à nous communiquer les documents qui peuvent nous être utiles. Ce concours qui nous était indispensable, l’accueil bienveillant que le public a fait à nos débuts, les encouragements de la presse française et étrangère nous permettent d’espérer que le Tour du monde est venu à son heure et qu’il est dès à présent en mesure de mériter que l’on ne doute pas de son avenir. Il s’offre, comme un moyen de publicité facilement accessible aux voyageurs que décourageait souvent la rareté des éditeurs ou l’espace trop restreint dont pouvaient disposer en leur faveur les journaux et les revues. Nous n’attendrons pas, d’ailleurs, que l’on vienne à nous. Désireux de nous créer des relations actives et régulières avec les centres d’informations les plus importants si éloignés qu’ils soient, attentifs à ce que l’on signale d’explorations nouvelles dans toutes les contrées du globe, bien résolus à ne négliger aucun effort pour nous avancer dans toute voie raisonnable d’amélioration et de progrès, nous avons confiance que nous arriverons à satisfaire, aussi complétement qu’il est possible, les lecteurs éclairés qui cherchent dans des voyages des éléments variés tout à la fois de distraction agréable et d’instruction solide.

Notre champ est vaste ; nous pouvons dire qu’il est illimité. Non-seulement la Terre n’est pas entièrement connue, et chaque jour nous révèle des découvertes importantes en Afrique, en Asie, dans l’Océanie ou aux pôles, mais encore la plus grande partie des régions qu’on pouvait croire les mieux explorées ne l’ont été qu’imparfaitement. Presque tout le globe, modifié de siècle en siècle par les révolutions des sociétés et celles de la nature, est à étudier incessamment sous des aspects nouveaux. Combien de descriptions vraies jadis ont cessé de l’être ! Combien de choses effacées de l’Asie, de