SOUVENIRS D’UN SQUATTER FRANÇAIS EN AUSTRALIE
M. de Castella, auteur du récit qu’on va lire, est né en Suisse, mais il est naturalisé Français. Vers la fin de 1848, il s’était engagé dans le 1er régiment de chasseurs à cheval, et, en 1853, il arrivait au grade de sous-lieutenant, lorsqu’une lettre d’un de ses frères, qui s’enrichissait en élevant du bétail en Australie, lui donna l’envie de renoncer aux épaulettes et d’aller aussi essayer de la vie du squatter[1].
« J’écrivis au général de Gourtigis, dit gaiement M. de Castella, pour lui demander son avis ; sa réponse fut telle que je l’espérais. C’était en bon style le refrain d’une chanson de troupe assez connu. Un soldat raconte à son camarade que le diable est venu lui offrir à choisir la gloire ou la fortune, et le camarade répond :
Prends toujours la fortune, mon cher,
Prends-toujours la fortune.
« J’achetai un remplaçant pour les deux années qui me restaient encore à faire, et le 13 décembre 1853,
- ↑ On appelle squatters les propriétaires de stations, éleveurs de
bétail, auxquels le gouvernement accorde le droit de pâture sur de
vastes terrains. Ce mot vient du verbe anglais to squat, s’asseoir
sur le sol et le couvrir.
Le récit que nous publions est extrait d’un ouvrage qui sera publié prochainement sous le titre de : Les Squatters australiens, par M. de CASTELLA. — Un vol. in-18 jésus. Paris, librairie de L. Hachette et Cie.
Voyez dans notre deuxième volume, page 182, la relation intitulée : De Sydney à Adelaïde (Australie du Sud).