du soleil, nous aperçûmes une masure construite avec des blocs de rochers et des cailloux grossièrement cimentés par de l’argile commune. Un vieux séide, propriétaire et constructeur de cette habitation rustique, vint nous offrir de l’eau fraîche, en nous disant que c’était la seule richesse de son humble demeure. Étant restés six heures de suite en selle, une halte dans un endroit aussi attrayant devenait une nécessité. Notre ermite voyant que nous étions des voyageurs capables de rétribuer ses bons offices autrement que par des paroles mielleuses, seule monnaie dont ses compatriotes sont toujours prodigues, alluma un kalian bourré d’excellent tabac de Chiraz et poussa même la galanterie jusqu’à nous proposer de faire du thé.
Au delà de cet ermitage, le bois s’éclaircit bientôt, et
disparaît enfin complétement près d’un caravansérail de
chétive apparence, mais d’une utilité très-réelle en hiver.
Là, commence une rude montée par une route pierreuse
et dénuée de toute végétation. Ce chemin, fatigant
pour les chevaux, a l’avantage d’être court et de conduire,
en ligne directe, au point culminant de la chaîne. Par
contre, la descente, très-abrupte aussi, serpente en
zigzags interminables le long d’une côte rapide recouverte
de petits cailloux à peine cimentés par un sol argileux
et friable. Au commencement du chemin on côtoie à
droite un ravin assez profond, à bord taillé à pic, puis on
suit une crête très-étroite, et, après trois ou quatre détours,
on parvient à la source d’un ruisseau, coulant vers l’est,
où l’on a le plaisir de voir reparaître un peu de verdure.
En longeant le bord droit de ce ruisseau, on arrive
en trois quarts d’heure de marche à un caravansérail
semblable au précédent, mais plus grand et occupé
par une espèce de restaurateur chez lequel on trouve du
pain, du fromage et une bonne provision d’orge. La val-