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tend à disparaître tous les jours, et ne se rencontre plus maintenant qu’à la Savane, an Grand-Bassin et dans quelques parties du quartier de Flacq.

Vue du morne Brabant.

Quand nous fûmes arrives près du sommet de la montagne que nous côtoyions depuis quelques minutes, mon compagnon me dit de remarquer un changement de température qui allait se faire sentir subitement : en effet à peine avions-nous posé le pied sur le plateau vers lequel nous nous dirigions, qu’à une grande chaleur succéda tout d’un coup un vent très-froid qui nous prit en écharpe et aurait rendu fort dangereuse une contemplation prolongée de la belle baie qui se déroulait à nos pieds.

Vue de la baie du Jacotet.

La partie du pays où nous nous trouvions, la Montagne, est un immense plateau formé par les montagnes de la rivière Noire, de la Savane et de la Terre-Rouge, et habité par une population de noirs tellement paresseux que, même pour de l’argent, on ne peut les décider à faire une course ou à porter un fardeau. La terre y est excellente, l’eau abondante ; mais la difficulté des communications empêche la culture d’envahir le peu de bois qui reste encore.

Là s’arrêtait mon compagnon qui, ayant essayé une plantation de vanille quelques mois auparavant, venait voir comment se présentait sa récolte. Il habitait une petite case en planches dont le toit était remplacé par de la paille, et qui était séparée en deux parties, ser-