Page:Le Tour du monde - 10.djvu/96

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Vingt coups de bâton punissent ces fraudes, mais ne sauraient les empêcher, l’amour du gain étant plus fort que la crainte de la douleur.

On élève beaucoup de moutons et de cochons dans les campagnes du Pe-tche-li. Ces deux espèces animales forment le fond de la cuisine chinoise. Les cochons qui appartiennent à la race cochinchinoise, sont de petite taille et noirs ; leur chair est exquise, et les Chinois, bons charcutiers, la préfèrent justement à toutes les autres. Ils en font des jambons excellents et des sortes de rillettes dont ils sont très-friands.

Les ombres chinoises. — Dessin de Vaumort d’après une peinture chinoise.

L’espèce bovine sert rarement la boucherie : amenée en grands troupeaux de la Terre-des-Herbes, dans l’intérieur de l’empire, elle est utilisée pour le labour et pour le trait. Belle et vigoureuse en Mongolie, elle dégénère rapidement autour de Pékin. Il en est de même des chevaux tartares. On pourrait en dire autant de l’espèce humaine : sol épuisé, la Chine n’a point de bons pâturages pour les animaux serviteurs de l’homme, et depuis bien des siècles, ses institutions séniles ferment à celui-ci la voie de tout progrès moral ou physique.

A. Poussielgue.

(La suite à une autre livraison.)