Page:Le Tour du monde - 14.djvu/143

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baient une à une dans la rivière. Accoudé sur le bordage de la pirogue, je rêvais paresseusement, écoutant sans entendre et regardant sans voir, lorsque de derrière des fourrés qui nous masquaient un coude de la rivière, sortit, ou plutôt s’élança comme un martin-pêcheur qui prend son essor, une petite pirogue conduite par deux Ticunas, un homme et une femme : l’homme ramait, la femme gouvernait avec la pagaye ; au centre de leur barque, vraie coquille de noix, s’élevait un monceau de bananes et de racines comestibles à demi recouvertes par de larges feuilles de balisier. Le vert éclatant de ces feuilles fraîchement coupées et d’où la rosée dégouttait encore, contrastait avec l’azur et le vermillon d’un ara familier accroupi sur elles et qui croassait gravement.

Indien Ticuna.
Paul Marcoy.

(La suite à la prochaine livraison.)