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Page:Le Tour du monde - 15.djvu/289

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Corps de garde. — Dessin de A. de Neuville d’après un dessin de M. Roussin.


LE JAPON,


PAR M. AIMÉ HUMBERT, MINISTRE PLÉNIPOTENTIAIRE DE LA CONFÉDÉRATION SUISSE[1].


1863-1864. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS.


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Les siogouns. — Trahison du premier ministre Hiéyas. — Fin tragique du fils de Fidé-Yori.

On a vu que, vers la fin du seizième siècle, le siogoun Fidé-Yori avait fait construire une vaste route, nommée le Tokaïdo, à travers l’empire. Des étapes y furent établies à vingt minutes de distance les unes des autres : c’est l’espace que franchissent encore aujourd’hui, sans se reposer, les coureurs impériaux qui font le service de la poste aux lettres. On trouve dans ces stations, des coureurs prêts à relayer leurs camarades, des chevaux de somme et des chevaux de selle avec des harnais de rechange, des officiers de douane et de police et un piquet d’hommes de guerre ayant à leur disposition, pour armer des renforts, un ratelier garni de fusils et de lances. Enfin tout un réseau de signaux de jour et de signaux de nuit se développe sur les hauteurs, pour donner l’alarme jusqu’au quartier général des forces du gouvernement, dès les premiers indices de danger.

Au milieu de ces travaux, qui, par leurs résultats, avaient toute l’importance d’une occupation permanente des provinces féodales, Fidé-Yori fut honoré par sa cour du surnom de grand (Taïkosama), que l’histoire lui a conservé. C’était en 1598, et il ne devait pas voir la fin de cette année. Aussitôt qu’il ressentit les approches de la mort, il se hâta de prendre les dernières mesures que lui paraissait réclamer la consolidation de sa dynastie. Bien que son fils Fidé-Yori fût encore mineur, il lui donna en mariage la fille de son premier ministre Hiéyas, et confia aux soins de cet ami la régence de l’empire. Hiéyas s’obligea par un serment solennel, signé de son

  1. Suite. — Voy. les tables du deuxième semestre de 1866 (quatorzième volume).