Aller au contenu

Page:Le Tour du monde - 15.djvu/337

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les nouveaux thermes. — Dessin de H. Clerget d’après nature.


PLOMBIÈRES ET SES ENVIRONS,


1867. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS[1].


Séparateur



Plombières. — L’église. — L’hôpital. — La maison des arcades. — L’établissement thermal. — La rue Stanislas. — Partie d’ânes. — Le salon.

La petite ville de Plombières, resserrée entre deux montagnes qui lui défendent de s’élargir, se compose de trois ou quatre rues.

La principale, la rue Stanislas, très-large dans la plus grande partie de son étendue, riante et toujours propre, revêtue d’un beau pavé, garnie de trottoirs commodes, s’étale, au fond du ravin, en deux rangées de maisons à double étage, blanches comme celle que rêvait Jean-Jacques, régulièrement bâties et ornées de balcons élégants et légers, qui forment une galerie extérieure presque continue d’une extrémité de la ville à l’autre.

À partir du bain impérial, la rue Stanislas change de nom et devient la rue Napoléon III.

C’est là que se trouvent réunis les magasins de tous genres, particulièrement ceux dans lesquels se vendent une multitude d’objets d’art en fer poli.

Deux autres rues, il serait plus exact de dire deux routes, car l’une est la route de Luxeuil ou du Midi, l’autre la route d’Épinal ou du Nord, se contournent sur le flanc sinueux de deux montagnes qui encaissent. la ville tout entière et la surplombent de plus de 130 mètres. Cette disposition un peu bizarre n’est pas sans charme. Vue de ces hauteurs, la petite ville, au-dessus de laquelle plane, quand vient le soir, un tourbillon de vapeurs, revêt nous ne savons quelle apparence nébuleuse et fantastique. Lorsque, au contraire, c’est du fond de Plombières que les regards cherchent l’horizon, ils ne rencontrent que des montagnes verdoyantes, accidentées çà et là de gracieuses maisonnettes, ou semées de blocs erratiques au ton grisâtre, qui, de loin, ressemblent à ces débris d’un autre âge, à ces ruines en présence desquelles l’imagination la moins poétique ne peut se défendre de la rêverie.

Quiconque n’a pas visité Plombières depuis une dizaine d’années, ne saurait le reconnaître aujourd’hui. La ville est complétement transformée. Au pâté de maisons biscornues, entre lesquelles, autrefois, se trouvait étreinte la route de Luxeuil, depuis l’hôtel de l’Ours jusqu’à la promenade des Dames, a succédé une rue nouvelle, conquise sur le granit, ornée de gracieuses maisons à balcons élégants.

L’ancienne église, malsaine, insuffisante et délabrée, a fait place à un monument religieux dans le style ogival

  1. Ce texte, jusqu’à ce jour inédit, ainsi que les dessins, sera prochainement publié avec beaucoup d’autres développements, sous la forme d’un volume, dans la belle collection des Guides Joanne. L’auteur est M. le docteur Lhéritier, inspecteur des eaux de Plombières.